Benin

Malaria Facts

Une mère avec un enfant

Données factuelles concernant le paludisme

Le paludisme est endémique au Bénin, et l'ensemble de la population béninoise présente le risque de contracter la maladie. Le climat est chaud et humide dans le sud du Bénin, avec deux saisons des pluies (une saison longue allant de mi-mars à mi-juillet et une saison courte allant de mi-septembre à mi-novembre) entrecoupées de deux saisons sèches. Au nord, la saison des pluies s'étend de mai à octobre, avec une longue saison sèche, de novembre à mai, qui a une incidence sur le taux de transmission du paludisme. [1]

Le paludisme est la principale cause de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans et de morbidité chez les adultes. Il représente 40 % des consultations externes et 25 % de toutes les admissions à l’hôpital. [1] Le Bénin fait partie des quinze pays affichant le taux le plus élevé de cas de paludisme et de décès dus à la maladie. En 2020, le Bénin représentait 2 % des cas de paludisme et de décès associés dans le monde et 1,6 % des cas de décès. Il représente 4 % des cas de paludisme en Afrique de l’Ouest. [2]

Des évolutions encourageantes ont été constatées ces dernières années – Le nombre de cas a diminué de 10 % entre 2017 et 2020 (passant de 407 à 388 pour 1 000 habitants à risque). Le nombre de décès a également chuté (de 8 %, passant de 0,91 à 0,84 pour 1 000 habitants à risque) au cours de la même période.[2]

Le taux de possession de moustiquaires imprégnées d’insecticide (MII) est passé de 25 % en 2006 à 92 % en 2017 (Enquête démographique et de santé, EDSB). En outre, le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans est passé de 125 en 2006 (EDSB) à 96 en 2017 (EDSB). Toutefois, le taux de TPIg3 reste obstinément bas à moins de 20 % (EDSB 2017) ; les données de routine DHIS1 pour le TPIg3 en 2020 ont montré des taux d’utilisation de la TPIg3 allant de 20 % à 40 % dans les douze départements du pays. Le taux de consultation précoce en cas de fièvre chez les enfants de moins de cinq ans est de 53 % (EDS 2017). [1]

Cette maladie exerce une pression économique importante sur le développement du Bénin. La Banque mondiale estime que les ménages béninois consacrent environ un quart de leur revenu annuel à la prévention et au traitement du paludisme.[4] 

Prise en charge des cas de paludisme grave

Les lignes directrices nationales pour la prise en charge des cas de paludisme suivent les directives et les normes de l’OMS. Pour les cas de paludisme grave, les directives de traitement recommandent l’artésunate injectable en première intention ; le traitement de deuxième intention serait l’artéméther injectable et celui de troisième intention, la quinine. Ces traitements initiaux pour les cas graves seraient suivis d’un cycle complet de combinaisons thérapeutiques à base d’artémisinine  (CTA) pour éviter la monothérapie à base d’artémisinine. [1]

L’intervention recommandée est l’administration de suppositoires d’artésunate (ARC) en vue du pré-transfert des enfants atteints de paludisme grave, des établissements de santé primaires vers les hôpitaux qui prennent en charge le paludisme grave.[6] En raison d’incertitudes générales concernant la manipulation des médicaments par des professionnels non médicaux, la politique du Bénin n’autorise pas l’utilisation de suppositoires rectaux d’artésunate au niveau communautaire. [1]

Le paludisme chez la femme enceinte

Les objectifs du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) pour le TPI pour les femmes enceintes recommandent au moins trois doses de sulfadoxine pyriméthamine (SP) sous la supervision directe d’un agent de santé formé à la protection contre le paludisme. Toutefois, l’absorption du taux TPI 3 reste faible, à 13,7 % [1] 

Le PNLP a lancé un projet pilote de TPI communautaire en 2018 dans cinq districts sanitaires, grâce au financement de la PMI. Cette intervention utilise des stratégies de sensibilisation avec des équipes de santé locales qui se rendent dans les zones rurales pour faire passer aux femmes des examens et administrer le TPI. Les résultats obtenus indiquent qu’en 2019, dans les districts sanitaires de Savè-Ouèssè, Abomey, Djidja, Agbangnizoun et Tchaourou, la couverture du TPIg3 est passée respectivement de 21,6 % à 23,2 %, de 27,8 % à 28,5 % et de 14 % à 17 %. [6]

Chimioprévention du paludisme saisonnier (CPS)

En 2019, le Bénin a lancé la CPS dans deux districts sanitaires grâce au financement de la PMI. L’objectif était d’administrer de la sulfadoxine-pyriméthamine (SP) et de l’amodiaquine (SPAQ) pour la chimioprévention (trois doses à chacun des quatre passages/cycles de la campagne) à 95 % des enfants âgés de 3 à 59 mois dans certaines zones à forte endémie, pendant la saison de forte transmission.

Compte tenu des résultats encourageants – 97 % de la population infantile cible couverte et une baisse de la morbidité, la CPS a été étendue en 2020 à deux autres districts sanitaires grâce à un financement du Fonds mondial.  

Défis à relever pour lutter contre le paludisme simple et grave [1] 

  • Avec l’adoption en 2019 de l’artésunate injectable comme traitement de première intention contre le paludisme grave, il est urgent de constituer des stocks à tous les niveaux du système de distribution.
  • Bien que 53 % des patients ou leurs responsables dans le cas des enfants finissent par se faire soigner, seuls 28 % le font rapidement.
  • Zone avec un nombre d’agents de santé communautaire limité. Cette pénurie fait que les parents habitant dans des zones reculées ont des difficultés à trouver rapidement des soins appropriés.
  • Les agents de santé qui ne sont pas qualifiés et qui ne sont pas formés aux directives sur le paludisme sont les plus susceptibles de recevoir des patients dans des centres de soins.
  • Plus de 50 % des femmes enceintes ont au moins quatre consultations prénatales (ANC 4). Cependant, seulement 14 % des femmes ont déclaré avoir reçu au moins trois doses de TPI.
  • La résistance aux insecticides, en particulier aux pyréthroïdes, un produit chimique crucial sur les moustiquaires imprégnées, continue d’être une menace majeure pour la lutte antivectorielle.

Répartition des cas de paludisme au Bénin

Répartition des cas de paludisme au Bénin

Admissions et décès liés au paludisme

Benin: Admissions et décès liés au paludisme

Politiques et pratiques en matière de paludisme grave

Directives nationales relatives au traitement
Recommandation Traitement

Fort

IV artésunate

Alternatif

IM Arthéméther

Pré-transfert

Rectal Artésunate

Grossesse

Recommandation

Protection

TPI

Sulfadoxine/pyriméthamine

Sources de financement de la lutte contre le paludisme : Bénin

Sources de financement de la lutte contre le paludisme : Bénin