Rwanda

Photo: Smiling boy East Africa

Charge du paludisme

Le Rwanda présente la 15e charge de paludisme la plus élevée au monde (2 % de l’ensemble des cas de paludisme au monde en 2019), mais seulement le 29e taux de mortalité dû au paludisme (1 % des décès dus au paludisme recensés dans le monde en 2019). [1] Entre 2016 et 2019, plus de 3 millions de cas de paludisme ont été enregistrés chaque année. L’ensemble du pays est soumis à un risque de contamination par le paludisme.

De 2005 à 2011, grâce à l’intensification des initiatives efficaces au Rwanda, l’incidence du paludisme a reculé de 86 % et le taux de décès dus au paludisme chez les patients hospitalisés a diminué de 74 %. De même, la prévalence du paludisme est passée de 2,6 % en 2008 à 1,4 % en 2010 chez les enfants de moins de cinq ans. En revanche, de 2012 à 2016, l’incidence du paludisme a progressé chaque année au Rwanda. Par exemple, l’enquête concernant les indicateurs du paludisme (MIS) menée en 2017 a établi (par microscopie) une prévalence de 7,2 % chez les enfants de moins de cinq ans, contre 2,2 % lors de l’enquête démographique et sanitaire menée en 2014-2015. [2]

Parmi les facteurs ayant contribué à cette augmentation de la charge du paludisme, citons l’émergence d’une résistance aux insecticides, l’irrégularité des pulvérisations à effet rémanent à l’intérieur des habitations, la faible couverture en moustiquaires traitées à l’insecticide, l’augmentation des précipitations et la modification de l’environnement agricole. Pour répondre à cette augmentation, la Malaria and Other Parasitic Diseases Division (division du paludisme et des autres maladies parasitaires - MOPDD) du Rwanda a mis en œuvre un plan d’urgence contre le paludisme en 2016 visant à renforcer les stratégies de réduction de la charge du paludisme. Celles-ci ont été intégrées à une révision en 2017 du plan stratégique élargi de lutte contre le paludisme (MSP) pour 2013-2020. [2]

Parmi les nouvelles initiatives, fin 2016, le Rwanda a étendu le traitement communautaire du paludisme, initialement destiné aux enfants de moins de 5 ans, aux enfants de plus de 5 ans et aux adultes. Par ailleurs, le gouvernement a promulgué la gratuité du diagnostic et du traitement du paludisme pour les populations les plus vulnérables au niveau économique (catégories 1 et 2 dans la classification d’Ubudehe). Avec l’expansion de la prise en charge communautaire du paludisme, début 2017, les agents de santé communautaires (ASC) ont représenté 56 % de tous les diagnostics et traitements du paludisme au Rwanda. [2]

Le diagnostic et le traitement précoces du paludisme, tant au niveau de la communauté que des établissements de santé, sont en cours de mise en œuvre dans les 30 districts du pays. Par ailleurs, pour compléter les initiatives de base existantes en matière de prévention du paludisme, le Programme national de lutte contre le paludisme prévoit de recourir à des drones et à des traitements larvicides manuels dans les rizières de certains districts pilotes. La campagne « Zero Malaria Starts with Me » (L’éradication du paludisme commence par moi) a elle aussi été lancée en mars 2020 avec la mise en place de la phase pilote de diffusion de larvicide par drones.

À la mi-mars 2020, lorsque les mesures de confinement liées à la COVID-19 ont été mises en œuvre, treize des trente districts avaient reçu et distribué des MID à la population générale, tandis que neuf districts et plusieurs zones du district de Rusizi avaient fait l’objet d’une pulvérisation efficace.

Prévention du paludisme

Fin 2016 et début 2017, le gouvernement rwandais a distribué plus de 5 millions de moustiquaires traitées à l’insecticide dans le cadre d’une campagne de distribution de masse. Le pourcentage de la population ayant accès à ce type de dispositif est ainsi passé de 64 % en 2014-2015 à 72 % en 2017.

Le Rwanda ne propose pas de chimioprévention du paludisme saisonnier. Le traitement préventif intermittent pour les femmes enceintes a été interrompu en 2008 du fait de la résistance documentée à la sulfadoxine-pyriméthamine (SP).[2]

Directives nationales en matière de traitement
Palidisme simple Traitement

Traitement de première ligne

artemether-lumefantrine (AL)
 Paludisme grave Traitement
Forte Artésunate en intraveineuse
Alternative Quinine en intraveineuse

 

Pregnancy
Recommendation Prevention
Strong

Sulfadoxine-pyrimethamine
(intermittent preventive treatment)

Grossesse
Recommandation Traitement
Paludisme simple quinine orale plus clindamycin (Premier trimestre)
Paludisme simple AL (deuxième et troisième trimestres)
Forte Quinine en intraveineuse (Premier trimestre)