Ethiopie

Données factuelles concernant le paludisme

Photo: Mère et jeune garçon
En Éthiopie, le paludisme est très saisonnier et instable avec des modes de transmission sujets aux épidémies dans de nombreuses zones du pays.[1] Les zones à haut risque de paludisme sont principalement situées dans les plaines occidentales du pays. De façon générale, environ 52 % de la population du pays est à risque. En raison du mode de transmission instable et saisonnier du paludisme, l’immunité protectrice de la population est généralement faible et tous les groupes d’âge sont à risque d’infection et de maladie.[2]

Plasmodium falciparum et P. vivax sont les principaux parasites du paludisme. Anopheles arabiensis est le principal vecteur du paludisme en Éthiopie, avec An. funestus, An. pharoensis et An. nili comme vecteurs secondaires. An. stephensi, un vecteur urbain invasif utilisant des conteneurs artificiels comme sites de reproduction, a également été identifié.[1]

Le pic de transmission du paludisme a lieu entre septembre et décembre, après la principale saison des pluies de juin à août. En outre, certaines régions connaissent une deuxième période mineure de transmission du paludisme d’avril à juin, après une courte saison des pluies de février à mars. Étant donné que le pic de transmission du paludisme coïncide souvent avec la saison des semis et des récoltes, la maladie touche principalement les enfants plus âgés et les adultes qui travaillent dans les zones agricoles rurales, ce qui pèse lourdement sur l’économie éthiopienne. Bien qu’historiquement, l’Éthiopie ait été sujette à des épidémies de paludisme généralisées périodiques, elles ont largement disparu depuis 2004, début de l’intensification des interventions de lutte contre le paludisme.[1]

L’Éthiopie fait partie des quinze pays affichant le taux le plus élevé de cas de paludisme et de décès dus à la maladie. En 2020, elle représentait 1,8 % des cas de paludisme et des décès associés dans le monde, 1,5 % des décès dus au paludisme et 7,6 % des cas de paludisme en Afrique orientale et australe.[3]

Entre 2017 et 2020, le nombre estimé de cas de paludisme a diminué de 19 %, passant de 67 à 54 pour 1 000 habitants à risque, et les décès estimés dus au paludisme ont diminué de 5 %, passant de 0,13 à 0,12 pour 1 000 habitants à risque.[3]

Le Plan stratégique national pour l’éradication du paludisme vise à éliminer la maladie dans les districts où l’incidence annuelle du parasite est inférieure à 10 d’ici 2025, et à l’éradiquer totalement du pays d’ici 2030. L’Éthiopie a annoncé sa lutte contre le paludisme dans 236 districts sélectionnés, englobant six régions différentes, à partir de 2017.[1]

Le Plan stratégique national pour l’éradication du paludisme (2021-2025) ne recommande ni le TPIg, ni le TPIi, ni la CPS. Les zones à faible et très faible transmission du paludisme sont ciblées pour l’éradication du paludisme et les interventions consistent à rechercher les cas et à administrer un traitement médicamenteux de façon massive et ciblée.

Prise en charge des cas

Le ministère fédéral de la Santé préconise l’utilisation d’artéméther-luméfantrine (AL) avec une faible dose unique de primaquine pour traiter les infections à P. falciparum. La quinine orale reste le traitement de choix pour P. falciparum simple chez la femme enceinte au cours du premier trimestre de la grossesse, et le traitement de seconde intention en cas d’échec du traitement.[1]

L’artésunate rectal doit être disponible dans les postes de santé ruraux pour les interventions pré-transfert chez les enfants de moins de six ans, et l’artésunate parentéral ou l’artéméther intramusculaire (comme alternative) doit être disponible dans les centres de santé et les hôpitaux pour la prise en charge des cas graves.[1]

Le diagnostic et le traitement du paludisme, ainsi que le traitement de la pneumonie, de la diarrhée et d’autres maladies, sont dispensés dans les postes de santé (PS) par des agents de vulgarisation sanitaire par le biais de la prise en charge intégrée des cas au niveau communautaire (iCCM). En 2019-2020, près de 60 % des cas de paludisme ont été pris en charge à ce niveau local.[2]

Moustiquaires imprégnées d’insecticide (MII)

Selon l’enquête sur les indicateurs de paludisme (EIP) menée en 2015, 64 % des foyers possédaient au moins une MII dans des zones d’endémie palustre (zones situées à plus de 2 000 mètres au-dessus du niveau de la mer). Depuis 2015, l’Éthiopie a organisé quatre campagnes infranationales, soit plus de 35 millions de moustiquaires distribuées.[1]

Selon un rapport du Programme national d’éradication du paludisme concernant une enquête sur la possession et l’utilisation de moustiquaires imprégnées d’insecticide longue durée et la sollicitation d’un traitement chez la population éthiopienne (septembre 2020), 67 % des foyers possèdent au moins une MII, avec une moyenne de 1,8 MII par foyer, soit une augmentation par rapport aux chiffres de la MIS réalisée en 2015 (64 % des foyers et 1,3 moustiquaire par foyer) (Figure A-10). Il en ressort que 62 % des ménages ont reçu des MII au cours des trois dernières années. La possession d’au moins une MII était plus élevée en zone rurale (70 %) qu’en zone urbaine (55,4 %) ; parmi les régions à forte charge de paludisme, Gambela affichait le taux de possession de MII le plus élevé (86 %), suivie par Somali (83 %).[1]

Un rapport d’enquête du Programme national d’éradication du paludisme fait état d’une certaine amélioration de l’utilisation des MII chez les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes en 2020. 62 % des femmes enceintes et 52 % des enfants de moins de cinq ans dormaient sous une MII, contre 35 % et 38 % respectivement en 2015.[1]

Politique et pratiques en cas de paludisme sévère

Lignes directrices nationales relatives au traitement
Recommandation Traitement
Forte Artésunate IV ou IM
Alternative Artéméther IM

*L'artésunate et l'artéméther injectables ne sont pas recommandés pendant le premier trimestre de la grossesse.

Intervention pré-transfert Recommandation

Forte

Artésunate rectal pour les enfants de moins de six ans

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