Inde

Photo: Jaya Banerji/MMV

Données factuelles concernant le paludisme

Le paludisme reste l'un des principaux problèmes de santé publique en Inde. [1] L’Inde représente 2 % des cas de paludisme et 2 % des décès dus à cette maladie dans le monde (52 % de l’ensemble des décès dus au paludisme survenant en dehors de l’Afrique subsaharienne). L’Inde porte également 85,2 % du fardeau du paludisme en Asie du Sud-Est.[2] Par ailleurs, l’Inde endosse 47 % du fardeau mondial du paludisme Plasmodium. vivax.[2] Le pays revêt par conséquent une importance stratégique dans l’élimination du paludisme dans le monde, en particulier dans la région de l’Asie du Sud-Est.

Le pays a réalisé des progrès considérables en matière de contrôle et d’éradication du paludisme. En 2020, on a comptabilisé 5,2 millions de cas de moins qu’en 2017. Le nombre de cas pour 1 000 habitants à risque a diminué de 57 %, passant de 7,47 à 3,22. Sur la même période, le nombre de décès a reculé de 56 %, passant de 0,013 à 0,006 pour 1 000 habitants à risque. [2]

L’épidémiologie du paludisme en Inde est complexe en raison de sa diversité géographique et écologique. Le paludisme en Inde est principalement causé par deux parasites majeurs du paludisme – P. falciparum et P. vivax (bien que des cas de P. ovale et P. malariae aient également été signalés dans certaines régions du pays). La maladie est transmise par neuf espèces d’anophèles, dont six sont des vecteurs primaires. [1]

Le paludisme a un impact économique important sur les familles indiennes. Les coûts directs à la charge des ménages liés au paludisme sont compris entre 0,34 et 7,66 dollars (en moyenne, environ 2,67 dollars) et entraînent une perte de productivité de l’ordre de deux à quatre jours. [3] Le fardeau national du paludisme a été estimé à environ 1 940 millions de dollars par an.[4]

Un Cadre national pour l’élimination du paludisme (NFME) pour la période 2016-2030 a été lancé en février 2016. Il a pour objectif d’éliminer le paludisme du pays d’ici 2030 et de contribuer à l’amélioration de la santé et de la qualité de vie et à la réduction de la pauvreté. Le NFME a clairement défini des buts, des objectifs, des stratégies, des cibles et un calendrier pour servir de feuille de route au plaidoyer et à la planification de l’élimination du paludisme dans le pays de manière progressive. [1]

Répartition sociale et géographique des cas de paludisme en Inde

Le paludisme touche tous les groupes de population, indépendamment du sexe et de l’âge, bien que les enfants et les femmes enceintes soient plus à risque. De juin à septembre, le pays connaît la mousson, caractérisée par de fortes pluies dans différents États ; la transmission maximale du paludisme est due à la collecte de l’eau de pluie qui favorise la reproduction des moustiques. 

Le paludisme en Inde est particulièrement répandu dans le nord-est, l’est et le centre du pays, avec une transmission plus ou moins pérenne. Cela s’explique par un certain nombre de facteurs, tels que les zones vallonnées et forestières, le nombre de cours d’eau lents, les zones touchées par des conflits, l’accès et les infrastructures sanitaires inadéquats et la multiethnicité, beaucoup de groupes étant économiquement défavorisés. On note en outre une faible sensibilisation de la communauté à la prévention et au contrôle du paludisme parmi les populations tribales et marginalisées.[1] 

Même dans les États où la transmission du paludisme est plus faible, le paludisme est essentiellement limité à des poches présentant le scénario éco-épidémiologique ci-dessus, également influencé par l’afflux continu de populations mobiles et migrantes en provenance des États voisins à endémie modérée/élevée et des pays limitrophes. 

Le paludisme en Inde se caractérise également par des occurrences locales et focales ; et les progrès accomplis en termes de baisse de la mortalité et de la morbidité dues au paludisme restent fragiles. Par exemple, il y a eu une augmentation du nombre de cas et de décès en 2014. Et en 1976, une résurgence du paludisme avec 6,46 millions de cas contre 0,1 million de cas a été attribuée à l’insuffisance des infrastructures sanitaires et à la diminution de la surveillance et de la logistique dans de nombreuses régions du pays.

Prise en charge des cas

La politique consiste à traiter tous les cas confirmés de Plasmodium falciparum au moyen d’un traitement complet de combinaisons thérapeutiques à base d’artémisinine (CTA) et de primaquine à faible dose ; et traitement de tous les cas confirmés de P. vivax au moyen d’un traitement de trois jours de chloroquine et d’un traitement de quatorze jours de primaquine.[1]

    Politiques et pratiques concernant le paludisme grave

    Directives thérapeutiques nationales
    Recommendation Traitement
    Forte Artésunate injectable (IV ou IM)
    Alternative Artéméther intramusculaire
    Alternative Quinine injectable

    *L’artésunate et l’artéméther étant souvent non disponibles, et la quinine injectable continue d’être le traitement le plus couramment utilisé pour le traitement du paludisme grave dans le pays.

    Recommendation Pré-transfert
    Alternative Artésunate rectal
    Alternative Artésunate intramusculaire
    Alternative Artéméther intramusculaire
    Alternative Quinine intramusculaire