Prise en charge des cas au niveau communautaire au Sénégal

Photo: Young boys in Senegal

Il existe deux types de services disponibles pour la prise en charge des cas de paludisme au niveau communautaire : 1

Cases de santé

Les cases de santé, dont le personnel se compose d'agents de santé communautaires, proposent un ensemble intégré d'interventions de santé maternelle et infantile, qui comprend depuis 2008 la prise en charge des cas de paludisme par TDR et CTA.

Prise en charge à domicile du paludisme (PECADOM)

La PECADOM (prise en charge à domicile) a été testée en 2008. Depuis, elle a été étendue à 2 111 villages à travers tout le pays. Sur la base de ce modèle, certaines communautés dont l'accès aux soins de santé est lointain ou compliqué choisissent un dispensateur de soins à domicile (DSDOM), formé à la prise en charge du paludisme avec des TDR et des CTA. Le diagnostic et le traitement sont prodigués à des patients de tous âges. Le programme PECADOM a pour vocation de détecter et de traiter passivement et activement des cas.

PECADOM

Une formule intégrée à domicile (PECADOM intégrée), comprenant le traitement du paludisme, de la diarrhée et des maladies respiratoires aiguës chez les enfants de moins de cinq ans, a été testée en 2012 avant d’être étendue à 14 régions du Sénégal.[1]

PECADOM+

Malgré les progrès réalisés grâce à la PECADOM intégrée, cette détection passive des cas de paludisme au niveau communautaire présentait encore certaines limites.[1] En 2013, une variante nommée PECADOM+ a été testée par des bénévoles des Peace Corps et le district de Saraya (région de Kédougou).[1] Dans le cadre de cette approche, les DSDOM ont rendu visite à chaque foyer de leur communauté chaque semaine pendant la saison à forte transmission du paludisme (de juillet à décembre) afin d’identifier et de tester tout cas de fièvre, puis de traiter ou d'adresser tout cas de paludisme, tous groupes d’âge confondus, et de diarrhée ou de maladie respiratoire aiguë chez les enfants de moins de cinq ans.[1]

La stratégie PECADOM+ a été adoptée par le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) en 2014. En 2016, elle avait été étendue aux régions de Kédougou, Kolda, Sédhiou et Tambacounda (708 villages répartis dans 16 districts) et concerne désormais 35 districts au total grâce au soutien de l'US President’s Malaria Initiative (PMI). Le programme a été encore étendu et comprend désormais la vermifugation, l'apport de suppléments en vitamine A et l'identification des enfants en retard en matière de vaccinations. Actuellement, le programme PECADOM+ est mis en œuvre par 2 226 DSDOM sous la surveillance de 699 superviseurs communautaires.[1] En raison du succès et de l'expansion du programme PECADOM, des variantes du programme ont été créées pour cibler des populations spécifiques :

PECA daara :

Une analyse de la situation a permis de constater que les élèves des pensionnats coraniques (ou Daaras) souffraient de manière disproportionnée de paludisme grave. En 2016, les DSDOM ont été formés afin d’assurer une prise en charge des cas de paludisme dans 73 Daaras dans le district de Diourbel. À ce jour, on compte 350 DS Daaras qualifiés dans les districts de Vélingara, Saint-Louis, Diourbel, Kaolack, Darou Mousty, Kaffrine, Fatick, et Touba.

 

PECA École :

Une stratégie visant à atteindre les élèves qui se trouvent à l'école pendant les balayages hebdomadaires des communautés réalisés dans le cadre du programme PECADOM+ est toujours en cours dans 34 écoles de la région de Kédougou.