Système de santé du Malawi

Plusieurs obstacles, comme le fait de vivre en milieu rural, les longues distances et les frais de déplacement élevés, entravent l’accès et le recours aux services de santé au Malawi. Notons que 84 % des Malawites vivent dans des zones rurales et que seuls 46 % d’entre eux résident dans un rayon de 5 km d’un établissement de santé. [1]

Le gouvernement prévoit de porter le nombre de dispensaires de village fonctionnels de 3 227 en 2015 à 5 200 d’ici à 2020 (feuille de route iCCM, 2017 - 2021).[2] Le système de santé du Malawi englobe le secteur public, le secteur privé à but lucratif (PFP) et le secteur privé à but non lucratif (PNFP). La plus grande institution privée à but non lucratif est la Christian Health Association of Malawi (CHAM). Le secteur public ou le gouvernement assure gratuitement 48 % des services de santé. Les établissements privés à but non lucratif (PNFP) assurent 29% des services de santé à coût réduit. Les services liés au traitement du paludisme sont proposés gratuitement dans 16 % des PNFP. Le secteur privé dessert 24 % de la population et contribue à la prestation de services de prise en charge des cas de paludisme et de lutte antivectorielle par des campagnes récurrentes de distribution de LLIN.

Depuis 2019, il existe plusieurs types d’agents de santé communautaire (ASC) employés par le gouvernement, notamment les assistants de surveillance de la santé (HSA), les HSA principaux (SHSA), les infirmiers de santé communautaire (CHN), les assistants sages-femmes communautaires (CMA) et les agents adjoints de santé environnementale (AEHO). En 2019, le pays comptait 9 907 HSA et SHSA. Ceux-ci représentent plus de la moitié des plus de 17 000 agents de santé comptabilisés par le ministère de la santé du pays.

Structure

5 Agences zonales qui fournissent une assistance technique aux équipes de gestion de la santé de la circonscription (DHMT) en matière de planification, de fourniture et de suivi de la prestation des services de santé au niveau de la circonscription et facilitent la supervision des circonscriptions par les hôpitaux centraux.

3 niveaux de soins : Primaire, secondaire et tertiaire:

  • Soins primaires : dispensaires de village dans les zones rurales difficiles d’accès et centres de santé où les services curatifs, de maternité et préventifs sont proposés gratuitement dans le cadre du pack Essential Health Package (EHP).
    • L’EHP couvre le paludisme
  • Services de soins secondaires : hôpitaux de circonscription
    • Les hôpitaux de circonscription et les hôpitaux de la Christian Health Association of Malawi (CHAM) fournissent aux unités inférieures des services généraux, des services de soins de santé primaires (SSP) et une supervision technique.
    • Les hôpitaux de circonscription assurent la formation du personnel de santé.
    • La CHAM gère 36 % (170) des établissements de santé (principalement en milieu rural).
    • Le gouvernement prend en charge certains médicaments essentiels propres au programme et tous les frais de personnel à l’échelle locale.
  • Services de soins tertiaires : hôpitaux centraux
    • Hôpitaux centraux proposant des services spécialisés
  • Le secteur public compte environ 679 établissements de santé, dont 509 sont administrés par le gouvernement.
  • Le secteur privé à but lucratif joue un rôle minime dans la fourniture des services de santé (4 % des services de santé).

C-stock (suivi et évaluation)

Le gouvernement travaille à la mise en œuvre du projet C-stock : système électronique d’information sur la gestion de la logistique (eLMIS) qui assure le réapprovisionnement en produits de santé et permet aux assistants de surveillance de la santé (HSA) travaillant dans des zones difficiles d’accès d’établir des rapports en temps utiles.

  • Les conclusions font état d’une amélioration significative de la visibilité et de la gestion de la disponibilité des produits au niveau communautaire pour la CCM, y compris en ce qui concerne le paludisme
  • Approbation par le ministère de la santé d’une extension à l’échelle nationale et mise en œuvre par 3 075 HSA dans des zones difficiles d’accès

Difficultés

1. Gestion de la chaîne d’approvisionnement

  • Difficultés au niveau des capacités et de la sécurité du Central Medical Store Trust (CMST)
  • L’achat, le stockage et la distribution des produits de lutte contre le paludisme achetés par le Fonds mondial et d’autres donateurs sont gérés actuellement par un système parallèle
  • Le recours à des chaînes d’approvisionnement parallèles constitue une mesure temporaire en attendant que le CMST apporte des améliorations à la distribution et à la gestion du stockage des produits

2. Ressources humaines

  • Pénurie d’agents de santé qualifiés et de l’ensemble de compétences nécessaires pour répondre aux besoins de santé de la population en plein essor démographique
  • Pour atteindre les objectifs de développement durable, les pays doivent compter au moins 4,45 agents de santé pour 1 000 habitants. Le Malawi ne compte que 0,5 agent de santé pour 1 000 habitants.
  • Taux de vacance :
    • Ministère de la santé : 47 %
    • Professionnels paramédicaux (médecins cliniques, assistants médicaux, etc.) : 69%
    • Services techniques paramédicaux (cadres de laboratoire et de radiographie) : 52 %
    • Pharmacie : 88%
    • Services de soins infirmiers : 68%
    • Services de santé préventive, y compris les HSA : 36%
  • En réponse à cette pénurie d’agents de santé, le pays connaît un vaste transfert de tâches vers des cadres de niveau inférieur, l’accent étant mis sur les opérations réalisées au niveau communautaire par les assistants de surveillance de la santé (HSA).

3. Infrastructures et accessibilité des services

  • 81 % de la population a accès à une clinique de santé dans un rayon de 8 km de son domicile
  • Capacité à assurer un soutien sanitaire à des populations très dispersées, ou les établissements de santé ne sont pas disponibles ou opérationnels
  • Zones urbaines : prestataires privés non réglementés qui n’assurent pas les services du pack Essential Health Package (EHP)
    • La suppression des frais d’utilisation dans les établissements CHAM a entraîné une augmentation du nombre de patients cherchant à se faire soigner dans ces établissements

4. Contrôle et évaluation

  • La gestion des données du DHIS II est électronique au niveau de la circonscription mais les données sont encore consignées sur papier dans les centres de santé
  • Actualité, exhaustivité et exactitude des données