Système de santé et surveillance

Photo: Maud Majeres Lugand / MMV

Système de santé et plans stratégiques

Système de santé

Depuis l’indépendance, l’Inde a mis en place une vaste infrastructure de santé aux niveaux primaire, secondaire et tertiaire de soins dans les secteurs public, bénévole et privé. Selon une évaluation de la Banque mondiale, ce système de santé présente les avantages suivants :

  • système administratif bien développé, 
  • bonnes compétences techniques dans de multiples domaines, 
  • vaste réseau d’institutions de santé publique pour la recherche, la formation et le diagnostic, qui fournissent des soins de santé gratuits aux personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté. 
  • Cependant, plusieurs faiblesses ont également été mises en évidence :
  • absence de main-d’œuvre essentielle, en particulier dans les zones périphériques, 
  • manque d’adhésion communautaire aux soins de santé, 
  • inégalités dans la prestation des services de soins de santé en termes de sexe et de caste, 
  • groupes de revenus différents et disponibilité asymétrique des ressources publiques entre les États avancés et les États moins avancés.

Plans stratégiques

Le pays a mis au point un plan stratégique national visant à l’élimination du paludisme (2017-2022) avec des partenaires clés tels que l’OMS, les acteurs gouvernementaux, les bureaux régionaux pour la santé et le bien-être de la famille, les institutions de recherche, la société civile et plusieurs autres.[1]

Les principaux niveaux de l’infrastructure des soins de santé sont organisés en niveaux de soins primaires, secondaires et tertiaires dans les secteurs public, bénévole et privé.[1]

Ressources humaines supplémentaires : Une nouvelle génération de travailleurs dans le domaine des maladies transmissibles au niveau des centres secondaires a été proposée pour soutenir les activités de contrôle des maladies transmissibles, y compris le paludisme.[1]

Les agents sanitaires et sociaux agréés (ASHA):, qui ont été sélectionnés par la communauté, assurent le lien entre les besoins de santé de la communauté et l’établissement de santé. Les ASHA sont encouragés à utiliser correctement divers services, par exemple les TDR, la préparation des frottis sanguins et l’administration d’un traitement correct et complet contre le paludisme.[1]

Propriété communautaire : Pour assurer des services complets de santé et de soins médicaux fondés sur les besoins, la Mission nationale pour la santé améliore le système de prestation de services de santé pour le rendre fonctionnel, communautaire et décentralisé.[1]

Dans le cadre de la Mission nationale pour la santé, tous les établissements de santé doivent être dotés d’un conseil d’administration (Rogi Kalyan Samiti) regroupant entre autres des représentants de la société civile, des agents de santé, des dirigeants politiques et des groupes de femmes. Le comité décidera de l’allocation et de l’utilisation du budget.[1]

Renforcement du système de santé

Le gouvernement équipe tous les hôpitaux de district et de sous-district d’installations permettant de prendre en charge les cas de paludisme grave dans les zones endémiques.[1] Des services de transport rapide sont mis à disposition pour transporter les cas de paludisme grave vers l’établissement de santé le plus proche. Actuellement, les établissements de référence sont dotés de diagnostics et d’antipaludéens pour la prise en charge des cas de paludisme grave, ainsi que de systèmes de secours d’urgence.[1]

Surveillance

Le pays renforce sa surveillance sentinelle afin de repérer les tendances des cas de paludisme hospitalisés, des cas de paludisme grave et des décès liés au paludisme.[1] Des outils de surveillance des indicateurs de fièvre pour le paludisme ont également été mis en place dans le cadre du programme intégré de surveillance des maladies (IDSP - Integrated Disease Surveillance Program). Cette alerte est communiquée aux agents médicaux au niveau des soins de santé primaires (SSP), ce qui leur permet de prêter attention aux tendances hebdomadaires/mensuelles.[1] Pour endiguer ou identifier les épidémies/foyers dès leur apparition, les agents locaux/de terrain sont formés à la détection précoce des signes, notamment :

  • Augmentation des cas de fièvre
  • Augmentation de l’incidence du paludisme
  • Augmentation des cas de paludisme grave dans la population
  • Augmentation du taux total de positivité
  • Pourcentage de P. falciparum
  • Proportion de gamétocytes par rapport aux autres stades
  • Augmentation de la résistance
  • Augmentation du taux de mortalité lié au paludisme.[1]

Principaux facteurs liés à la population qui nuisent au contrôle et à l’élimination du paludisme 

Les principaux facteurs sont les suivants [1] :

  • Zones difficiles d’accès, telles que les zones de collines et de forêts, ainsi que les zones qui subissent de gros conflits, où l’accès est difficile et les infrastructures sanitaires inadéquates
  • Marginalisation de certains groupes ethniques
  • Faible sensibilisation de la communauté à la prévention et au contrôle du paludisme parmi les populations tribales et marginalisées
  • Nouvelles menaces liées à la résistance à l’artémisinine et aux insecticides
  • Principales difficultés au sein du système de soins de santé

Les principales difficultés sont les suivantes : [1,2,3,4]

Ressources inadaptées, tant humaines que financières : l’essor démographique rapide et la stagnation des dépenses de santé publique mettent à rude épreuve le système de santé de l’Inde, axé sur le bien-être. La pénurie de personnel dans le secteur des services de santé a un impact important sur la surveillance et la prestation de services, en particulier dans les zones reculées et difficiles d’accès. Parmi les autres limitations en matière de ressources humaines, citons l’indisponibilité de la main-d’œuvre essentielle, en particulier dans les zones périphériques.

Inégalité dans la prestation des services de soins de santé sur la base du sexe, de la caste, des différents groupes de revenus ; et disponibilité des ressources publiques qui favorise les États plus avancés par rapport aux États qui le sont moins.

Écart important dans les allocations d’accélération d’opérations spécifiques, par exemple les moustiquaires traitées à l’insecticide, les TDR et les CTA, ainsi que pour le positionnement des prestations de soins de santé.

Infrastructures de santé publique et installations de formation inadaptées.

Problèmes de gestion des achats et de la chaîne d’approvisionnement (PSCM - Procurement and supply chain management) : on constate notamment des retards de procédure, des problèmes de stockage, des pénuries au niveau du système de distribution, en particulier dans les zones reculées et difficiles d’accès, gestion manuelle des stocks et système de suivi inadapté, absence de directives et de manuels concernant la mise en œuvre, communication inadaptée entre les SSP, les districts et les États.

Cadres réglementaires inadaptés : les lois de santé publique doivent être encadrées afin de réglementer le secteur privé, d’optimiser l’utilisation de ses services et d’améliorer le secteur du signalement des cas de paludisme, actuellement déficient.

Microplanification, suivi et évaluation inadaptés, notamment au niveau des soins secondaires et primaires : Les capacités d’analyse, d’interprétation et d’exploitation des données pour la prise de décisions sont souvent insuffisantes.

Adoption par la société civile et développement/renforcement des systèmes communautaires : il s’agit notamment de mettre des moyens d’action à la disposition des populations clés et de la communauté dans son ensemble, et de les organiser dans un esprit de consensus, de dialogue et de sensibilisation aux niveaux local et national.

Collaboration minimale entre les programmes de santé et autres/le secteur des entreprises.

Systèmes de signalement inadaptés, ce qui entraîne des retards dans la détection, l’alerte, l’investigation et le contrôle des foyers.