Le système de santé burundais

Photo: mère et enfant visitant un établissement de santé

Le système de santé burundais est organisé en une structure pyramidale à quatre niveaux : central, intermédiaire, local et communautaire. Il existe une relation opérationnelle hiérarchique entre ces quatre niveaux. Le niveau central comprend également les organes de coordination des partenaires nationaux de lutte contre le paludisme.

Niveau organisationnel et institutionnel

Le Programme national de lutte contre le paludisme fait partie du niveau central et relève directement de la Direction des projets et programmes de santé. Le niveau intermédiaire comprend dix-huit bureaux de santé provinciaux chargés de coordonner la mise en œuvre des interventions sanitaires pour tous les programmes de lutte contre les maladies, y compris le paludisme, la tuberculose (TB) et le VIH.

Organisation des soins

Les 47 districts sanitaires sont responsables de la coordination et de la supervision des établissements de soins de santé (109 hôpitaux et 1 120 centres de santé). Un point focal sur le paludisme a été désigné au sein de l’équipe de gestion du district.

 Défis

Le système de santé est confronté à plusieurs défis à tous les niveaux :

  • lutter contre le paludisme afin de réduire la morbidité et la mortalité dues au paludisme ;
  • mettre fin à l’épidémie de Sida sans aucune nouvelle infection par VIH ;
  • mettre un terme à la discrimination ;
  • parvenir à zéro décès lié au Sida ;
  • éradiquer la tuberculose pour réduire la morbidité et la mortalité ;
  • lutter contre la mortalité maternelle, néonatale, infantile et juvénile ;
  • réduire la malnutrition aux seuils de l’OMS ;
  • veiller à l’existence d’un système national de santé suffisamment renforcé ;
  • garantir un système de santé national dynamique et résilient en cas de chocs externes ;
  • permettre aux jeunes âgés de 20 à 24 ans d’accéder à des informations et à des services relatifs à la santé sexuelle et reproductive ; et
  • assurer la protection des jeunes contre les violences sexuelles et d’autres formes de violence sexiste, entre autres.

Les obstacles liés à la fourniture et à l’utilisation optimale des services de soins de santé, tels que la qualité des installations techniques et la disponibilité de personnel qualifié, d’équipements et de médicaments de qualité, signifient que le principal défi réside dans la qualité de la prestation des services, qui reste insuffisante à tous les niveaux de la pyramide des soins de santé.

Autre problème : l’incertitude du financement, de sa gestion et de son utilisation, qui déterminent la capacité actuelle des établissements de soins de santé à fonctionner de manière satisfaisante.

Les écarts en termes de couverture des services de santé sont plus marqués au niveau des ressources humaines, avec 1 infirmière pour 1 380 habitants (norme OMS : 1 infirmière pour 3 000 habitants) et 0,6 médecin pour 10 000 habitants (norme OMS : 1 médecin pour 10 000 habitants). 

Le réseau d’établissements de soins de santé est bon par rapport aux normes de l’OMS, avec 1,02 centre de santé pour 10 000 habitants (norme OMS : 1 centre de santé pour 10 000 habitants) et 0,79 hôpital pour 100 000 habitants (norme OMS : 1 hôpital pour 100 000 habitants).

L’accès géographique aux services de santé est relativement bon, plus de 80 % de la population ayant accès à un établissement de soins de santé à moins de cinq kilomètres et à des soins gratuits pour les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans (Annexe 23 : p. 25 et 28).

Secteur privé

Au Burundi, les partenariats public-privé sont limités, bien que le secteur privé participe activement à la fourniture de services de traitement. En ce qui concerne la prise en charge des cas de paludisme, le PNLP a autorisé les districts sanitaires à fournir aux établissements de soins de santé privés des dispositifs médicaux de lutte contre le paludisme, en échange de quoi ils sont tenus de renseigner le DHIS2 et de respecter la politique de diagnostic et de traitement gratuits du paludisme.

Depuis 2018, cependant, seuls 10 des 367 établissements de santé privés ont accepté de conclure des contrats avec les districts sanitaires qui couvrent leur secteur. En outre, tous les établissements de soins de santé privés sont inclus dans les différentes sessions de mise à niveau organisées sur les lignes directrices relatives à la gestion du paludisme ; par ailleurs, ils sont toujours ciblés dans les différentes sessions de supervision menées par le PNLP au niveau local.

Les établissements de soins de santé privés sont principalement situés dans les centres urbains et ont tendance à fournir des traitements plutôt que des services de prévention ou de promotion.