Étude 13 : Artésunate rectal en pré-transfert pour prévenir les décès et les invalidités dans le paludisme grave

L’étude 13, menée entre août 2000 et juillet 2006, visait à déterminer si l’artésunate rectal (ASR) réduit la mortalité et l’invalidité permanente en cas de suspicion de paludisme, pour les patients qui ne peuvent être traités par voie orale et qui se trouvent à plusieurs heures d’un centre de traitement où ils pourraient recevoir l’artésunate injectable. L’étude s’est déroulée dans 291 villages ruraux au Ghana, en Tanzanie, et au Bangladesh, où les patients ont reçu un suppositoire d’artésunate rectal ou un placebo avant d’être transférés vers un centre de santé où le traitement nécessaire pouvait être administré.

Les patients africains étaient âgés de 6 à 72 mois et les patients asiatiques avaient tous les âges.

Conclusions de l’étude

  • L’administration d’artésunate rectal en pré-transfert a réduit significativement le nombre de décès et d’invalidités permanentes chez les patients qui n’avaient toujours pas atteint un centre de santé après plus de 6 heures, la moitié n’étantt pas arrivés au centre de santé après plus de 15 heures, (29/1566 [1,9%] vs 57/1519 [3,8%]);
  • Aucune réduction de la mortalité précoce n’a été observée (56 vs 51 décès dans les 6 premières heures ; médiane 2 h);
  • Chez les patients arrivés au centre de santé en moins de 6 heures (médiane 3 h), l’artésunate en pré-transfert n’a eu aucun effet significatif sur la mortalité ou sur l’invalidité permanente (71/4450).


Globalement, si les patients atteints de paludisme grave ne peuvent pas être traités par voie orale et si l’accès à un traitement parentéral prendra plusieurs heures, un seul suppositoire d’artésunate rectal au moment du transfert permet de réduire à peu de frais le risque de décès ou d’invalidité permanente.