Pathogénie du paludisme grave et troubles du neuro-développement après le paludisme

Généralités

L’équipe du Prof. Chandy John a démontré dans des études prospectives que le paludisme cérébral (PC) chez l’enfant est associé à des troubles du développement, du comportement et de la santé mentale. Par ailleurs, l’anémie sévère liée au paludisme, plus fréquente chez les enfants que le paludisme cérébral et qui ne s’accompagne pas de manifestations neurologiques, entraîne des troubles du neuro-développement et du comportement. De nouvelles données préliminaires suggèrent aussi que le paludisme avec des convulsions répétées est aussi associé ultérieurement à des troubles de l’attention. L’équipe du Prof. John a montré que ces effets peuvent perdurer deux ans après l’épisode de paludisme grave.

Objectif

Dans une étude en cours dont le suivi sera terminé en 2018, les résultats sur le neuro-développement et le comportement sont évalués chez des enfants présentant les cinq manifestations typiques du paludisme grave (neuro-paludisme, anémie sévère liée au paludisme, convulsions répétées, détresse respiratoire et prostration). Des enfants atteints de paludisme grave ont été recrutés dans deux établissements en Ouganda : l’Unité de soins intensifs pédiatriques de l’hôpital national de référence de Mulago à Kampala, et l’Unité de soins intensifs pédiatriques de l’hôpital de référence régional du district de Jinja à Jinja.

Le but des études en cours en Ouganda est d’identifier les facteurs de risque pour:

  • La pathogénie du paludisme sévère
  • Les troubles du neuro-développement chez des enfants présentant les cinq manifestations du paludisme grave traité par l’artésunate


Les résultats de cette étude devraient apporter un nouvel éclairage sur le trouble du neuro-développement associé au paludisme et sur son mécanisme d’apparition dans les cinq manifestations du paludisme grave. Grâce à ces nouvelles connaissances, le projet prévoit de développer des interventions pour prévenir ces troubles du neuro-développement chez des millions d’enfants qui contractent un paludisme grave chaque année. Les facteurs de risque qui seront évalués sont tous potentiellement sensibles aux médicaments ou nutriments disponibles actuellement, et les conclusions de l’étude devraient donc permettre d’étayer les études cliniques sur les traitements adjuvants du paludisme grave spécifiquement conçus pour prévenir les troubles du neuro-développement.