Projet CARAMAL (Community Access to Rectal Artesunate for Malaria)

Contexte

L’artésunate rectal est utilisé pour une intervention de pré-transfert pour les enfants de moins de 6 ans, qui, lorsqu’il est correctement administré, peut potentiellement réduire de moitié le risque de décès ou d’invalidité permanente. Lorsque les patients atteints de paludisme grave n’ont pas accès immédiatement à un traitement par artésunate injectable ou un centre de référence, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) recommande de donner aux enfants de cette classe d’âge une dose unique l’artésunate recto-capsule (ARC) et de les transférer ensuite immédiatement vers un établissement approprié pour une prise en charge complète du paludisme grave. Jusqu’à peu, à cause du manque de produits de qualité garantie et des directives opérationnelles limitées, peu de pays avaient mis en place cette intervention de pré-transfert conformément aux recommandations de l’OMS. Les travaux récents de MMV (Medicines for Malaria Venture) financés par Unitaid avaient conduit à une demande de préqualification par l’OMS pour deux produits d’artésunate rectal, et ces deux produits ont ensuite été autorisés par le comité expert d’évaluation (ERP) du Fonds Mondial, permettant ainsi le lancement de ce projet.

Subventions en bref

Unitaid a accordé plusieurs subventions dans différents domaines pour aider la prévention des décès liés au paludisme chez les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans, ces deux groupes étant les plus exposés au risque de contracter le paludisme. Une subvention a permis le développement d’un projet complet destiné à évaluer les conditions nécessaires requises pour fournir des artésunate recto-capsules (ARC) pour l’intervention de pré-transfert dans les cas de paludisme grave suspectés chez des enfants de moins de 5 ans.

Sur trois ans, le projet CARAMAL est mis en œuvre par la Clinton Health Access Initiative (CHAI), l'UNICEF et l'Institut Tropical et de Santé Publique Suisse (Swiss TPH) qui a fourni l’artésunate recto-capsule (ARC) en tant qu’initiative de pré-transfert pour des patients souffrant de paludisme grave. Le projet CARAMAL cible trois pays souffrant particulièrement du paludisme : la RDC, le Nigeria et l’Ouganda. Il s'appuie sur les programmes nationaux intégré de prise en charge des cas au niveau communautaire (iCCM) et permet d’obtenir des éléments de preuve pour soutenir la mise en place et l'extension de l'ARC dans d'autres pays. Selon les estimations, un déploiement adapté de l'ARC pourrait bénéficier à un million d'enfants et sauver jusqu'à 20 000 vies par an.

Subvention pour l’approvisionnement

Ce projet est soutenu par MMV (Medicines for Malaria Venture) grâce à la subvention pour l’approvisionnement octroyée par Unitaid qui permettra d’augmenter les enregistrements et la disponibilité de l’ARC et d’évaluer l’efficacité du matériel de formation pour les agents de santé communautaires et la communauté.

Accord de facilitation

L’OMS a soutenu le travail de l’UNICEF et de CHAI en fournissant au projet un soutien technique et des conseils au niveau international et au niveau national par le biais d’un accord de facilitation. Grâce à ce travail, l’OMS assurera la pertinence et la diffusion des résultats et, dans la mesure du possible, collaborera avec d’autres pays d’endémie palustre qui manifestent un intérêt pour l’adoption et l’intensification de l’utilisation d’ARC en intervention de pré-transfert.

Intervention

Le projet a pour but de générer des données sur la faisabilité d’une réduction de la mortalité grâce à l’utilisation de l’ARC de qualité garantie, via des plateformes établies de PEC-C, en n’utilisant qu’un minimum d’interventions de soutien du système de santé. L’étude évaluera aussi les conséquences imprévues de l’intervention pouvant potentiellement entraîner l’émergence de résistances au traitement, telles qu’une utilisation inappropriée de l’artémisinine en monothérapie sans passer à l’artésunate injectable et ensuite à un traitement complet avec une CTA par voie orale. Les données générées seront utilisées pour développer des directives opérationnelles pour les pays désireux d’intensifier cette intervention.

L’objectif de ce projet est d’accroître l’accès à des produits d’artésunate rectal de qualité garantie dans le cadre du renforcement du système de prise en charge du paludisme grave.

Ce projet vise à :

  • Générer des données sur la maximisation de la faisabilité opérationnelle de l’administration d’artésunate rectal de qualité garantie en intervention de pré-transfert dans les cas de paludisme grave suspectés, afin de réduire le taux de mortalité ;
  • Identifier les conditions minimales requises pour un système de prise en charge communautaire des cas, pour que l’artésunate rectal fasse partie intégrante du continuum de soins entre la communauté et l’établissement de santé de référence ;
  • Identifier les interventions, le cas échéant, pour éviter toute utilisation inappropriée de l’artésunate rectal en monothérapie pour le paludisme simple à P. falciparum ;
  • Comprendre et réduire le risque de conséquences imprévues potentielles d’une intensification de la mise en œuvre, telles que des réactions indésirables aux médicaments, des dépenses imprévues, ou des problèmes imprévus liés au traitement du paludisme à tous les niveaux de soins.