République Centrafricaine

Données factuelles concernant le paludisme

Le taux de prévalence du paludisme en République centrafricaine est stable, avec une transmission élevée pendant la saison des pluies. Le moustique Anopheles gambiae est le principal vecteur de transmission. Le parasite Plasmodium falciparum se retrouve dans 99,6 % des cas.[1]

À l’échelle mondiale, la République centrafricaine représentait 0,7 % de tous les cas et décès dus au paludisme en 2020, et 0,8 % de tous les décès dus au paludisme. [2] Elle représentait 3 % des cas de paludisme en Afrique centrale en 2020. [2] Entre 2017 et 2020, le nombre de cas a légèrement augmenté de 2,2 %, passant de 329 à 336 pour 1000 habitants à risque, et les décès ont également légèrement augmenté de 0,9 %, passant de 1,04 à 1,05 pour 1 000 habitants à risque. [2] 

Depuis plusieurs années, la République centrafricaine traverse une série de crises sociopolitiques cycliques qui ont provoqué une instabilité chronique à l’échelle nationale, ce qui en fait un « État fragile ». Les deux tiers du pays environ sont toujours contrôlés par quatorze groupes armés et la situation sécuritaire est précaire dans plusieurs régions du pays. [4] La crise militaire et politique complexe du pays l’expose aux épidémies. [1, 3]

Le paludisme chez la femme enceinte et l'enfant

Le pourcentage de femmes enceintes recevant trois doses de traitement préventif intermittent (TPIg)3 est en hausse : 14 % en 2015, 21 % en 2016, 16 % en 2017 et 30 % en 2018. [4] Parmi les cas observés en consultation en 2018, les enfants de moins de cinq ans représentent 53 % des cas confirmés, 63 % des cas graves et 67 % des décès liés au paludisme enregistrés par les établissements de santé. Les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes sont les populations cibles les plus vulnérables. [1]

Prise en charge et contrôle des cas de paludisme

L’artéméther-luméfantrine est utilisé pour le traitement du paludisme simple tandis que l’artésunate injectable et l’artéméther intramusculaire, ainsi que la quinine injectable sont utilisés pour les cas de paludisme grave.[4] En ce qui concerne les patients présentant des signes de paludisme grave, les agents de santé communautaires ont administré des suppositoires d’artésunate (ARC) avant de les orienter vers l’établissement de santé le plus proche. Environ 60 % des personnes à risque ont été protégées par des pulvérisations intradomiciliaire d’insecticides à effet rémanent (PID) ou des moustiquaires traitées à l’insecticide (ITN).[4]

Les cas graves de paludisme représentent environ 8 % des cas de paludisme par an. [1]

Défis du système de santé

L’instabilité de la situation politique et le faible volume des financements traditionnellement alloués au secteur de la santé limitent considérablement la capacité du ministère de la Santé et de la Population à répondre aux besoins de santé. Le ministère de la Santé est confronté à des défis structurels majeurs, notamment [4] :

Détérioration des capacités institutionnelles

  • Pénurie de ressources humaines de qualité due à l’exode des agents de santé qualifiés vers des lieux plus sûrs
  • Détérioration des services de prévention à tous les niveaux de la pyramide sanitaire et du système de surveillance épidémiologique
  • Résurgence des épidémies et des maladies évitables, dont le paludisme
  • Besoins importants en termes de rénovation des infrastructures, d’équipements techniques et de moyens logistiques
  • Ruptures fréquentes des stocks de médicaments essentiels et de fournitures stratégiques
  • Système national d’information sanitaire (NHIS) peu fiable qui menace la qualité des soins et des services de santé offerts à la population.

Établissements de santé

Selon les rapports élaborés par les centres de liaison en matière de paludisme, la République centrafricaine comptait environ 989 établissements de santé en 2015, dont 835 étaient opérationnels contre 154 qui ne l’étaient pas.[4]

En 2016, le pays a mis au point une politique nationale de lutte contre le paludisme qui s’inscrit dans la stratégie technique mondiale de lutte contre le paludisme 2016-2030. Ce plan prévoyait notamment l’adoption de la recommandation de l’Organisation mondiale de la santé sur le traitement préventif intermittent du paludisme pendant la grossesse (TPIg).[1]

En ce qui concerne la prestation de soins de santé, 95 % des établissements de santé dispensent des soins antipaludiques (diagnostic et traitement). Le TPIg est disponible dans 77 % des établissements de santé. Au niveau communautaire, les services de soins préventifs et curatifs les plus accessibles pour les enfants de moins de cinq ans sont le traitement du paludisme (86 %) et l’administration d’amoxicilline pour le traitement de la pneumonie (73 %). [4]

La participation des établissements de soins de santé privés aux efforts de lutte contre différentes maladies, notamment le paludisme, la tuberculose et le VIH, se limite aux établissements de soins de santé confessionnels qui offrent l’ensemble complet des interventions (moustiquaires imprégnées d’insecticide longue durée, TPI, diagnostic et traitement, antirétroviraux (ARV) et médicaments antituberculeux). Le secteur privé à but lucratif est sous-développé dans le pays. [1].

Politiques et pratiques liées au paludisme grave

Directives thérapeutiques nationales
Recommandations Traitements
Forte Artésunate injectable (IV)
Alternative Artéméther injectable
Alternative Quinine injectable
Recommandations Pré-transfert
Alternative Artésunate IM
Alternative Quinine IM 
Alternative Artésunate rectal
Alternative Quinine rectal

 

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