Gagner du temps pour sauver une vie

Le mercredi 8 novembre 2017, la petite Inness Kalunga âgée d’un an, vivant à Mupula dans le District de Serenje en Zambie, est tombée malade.

« Inness avait de la fièvre, elle vomissait beaucoup et avait une forte diarrhée. Elle ne voulait rien manger et refusait même le sein, » explique la mère d’Inness, Silvia Mwape.

Le lendemain, alors que l’état de sa fille ne s’améliorait pas, Silvia était de plus en plus inquiète et elle a emmené sa fille voir l’agent de santé communautaire bénévole local. Étant donné les symptômes d’Inness, l’agent de santé a suspecté le paludisme grave et il lui a immédiatement administré un suppositoire d’artésunate rectal (ASR) de qualité garantie. Un test diagnostique rapide (TDR) a été réalisé en même temps, et le paludisme a été confirmé.

« Nous avons rapidement emmené Inness au Centre de santé rural de Kabamba, à 30 km de là, par vélo- ambulance. L’agent de santé est venu aussi, » raconte Silvia. « Nous avons atteint le centre au bout de plusieurs heures, vers 17h30. L’infirmier a confirmé le diagnostic de paludisme grave et il a administré l’artésunate injectable à Inness. »

Très vite après le début du traitement, Silvia a remarqué que l’état d’Inness s’améliorait. « Inness pouvait se tenir debout toute seule et elle s’intéressait plus à ce qui se passait autour d’elle, » explique Silvia.

Le lendemain matin, Inness a pu recommencer à manger sans vomir. Elle jouait et elle courait. Plus tard dans la journée, elle était considérée comme suffisamment rétablie pour pouvoir quitter l’hôpital. On a donné à sa mère des médicaments pour Inness : une combinaison thérapeutique à base d’artémisinine (CTA) avec artéméther-luméfantrine, du paracétamol et un complexe multivitaminé, à prendre par voie orale à la maison pour terminer son traitement antipaludique.

Bien que les Directives pour le traitement du paludisme de l’OMS comprennent des recommandations pour l’utilisation de l’ASR depuis plus de 10 ans, jusqu’à peu, aucun produit d’ASR de qualité garantie n’était disponible sur le marché, ce qui limitait sa disponibilité et son utilisation. Grâce au soutien de MMV, en décembre 2016, le produit de Cipla a reçu une autorisation pour une période limitée à 12 mois du comité expert d’évaluation (ERP) du Fonds Mondial en attendant la préqualification par l’OMS, permettant ainsi l’approvisionnement du médicament grâce aux subventions du Fonds Mondial.